SNUipp-FSU Espagne

SNUipp-FSU Espagne

24 heures: quelle application en Espagne ?

  SUPPRESSION du SAMEDI? 24H? 26H?: l'histoire d'un texte et celle des retards à l'allumage en Espagne...

  Au niveau national, suite à la présentation du premier projet de réduction des horaires élèves à 24 heures le 8 janvier 2008, le SNUipp a rencontré  le cabinet du ministre et a renouvelé ses demandes en matière d'augmentation de temps pour le travail en équipe, de prise en compte de la charge de travail, de la nécessité de développer le « Plus de maîtres que de classes » pour réduire les inégalités entre écoles et entre les personnels …

Un nouveau projet, présenté à la signature des organisations syndicales, a vu alors le jour. Celui-ci comportait plusieurs évolutions par rapport au texte daté du 8 janvier dans l'organisation du travail des enseignants.

  • le temps consacré au travail en équipe et aux relations avec les parents passait de 20 heures à 24 heures en intégrant l'élaboration et le suivi des projets personnalisés de scolarisation pour les élèves handicapés.
  •  le temps consacré aux animations pédagogiques et à la formation passait de 14 heures à 18 heures
  •  60 heures (au lieu de 68 h) était consacrées à des actions directes auprès des élèves et «au temps d'organisation correspondant ».
  • toujours 6 heures pour les conseils d'école
  •  un examen particulier pour les directeurs d'écoles.

Le SE et le SGEN ont décidé de signer. Le SNUipp, après avoir consulté la profession, n'a pas donné son accord au projet, qui a servi à la rédaction du décret d'application des 24h, relatif aux obligations de service des enseignants du 1er degré sorti le 30 juillet 2008 que vous trouverez plus bas. Plus de 60% des collègues consultés sont en effet favorables à la suppression des 2h, mais réclament que les heures dégagées soient d'abord utilisées pour le travail en équipe, puis pour la gestion de l'accroissement de la charge de travail, le soutien aux élèves en difficulté n'arrivant qu'en troisième position...


Décret 2008-775 du 30 juillet 2008 relatif aux obligations de service des enseignants du 1er degré (pdf)


Espagne,  retards à l'allumage, hoquets et quintes de toux: le télégramme diplomatique de l'AEFE que nous ne pouvons hélas reproduire ici était on ne peut plus clair.  La durée de la semaine scolaire était redéfinie à 24 heures à compter de l'année scolaire 2008-2009 (et pas une année plus tard !), les deux heures complémentaires ne concernant pas systématiquement tous les élèves... Elle pouvait cependant être portée à 26 H pour tous les élèves, seulement dans le cadre d'un projet spécifique d'enseignement bi-plurilingue... précision fort utile et intéressante pour les Proviseurs et surtout les Agents Comptables de notre réseau, qui en déduisirent aussitôt que l'horaire des élèves de nos établissements resterait plus élevé qu'en France, argument à servir aux parents "clients" râleurs...


L'Espagne et le Maroc, dont les services culturels ou les inspections sont entrés en rebellion ouverte avec les consignes de l'Agence, ont fini par lui forcer la main et ont arraché une dérogation d'une année pour la mise en place des nouveaux horaires: les recommandations de l'AEFE d'éviter toute précipitation pouvaient se lire de très diverses manières... (sur la péninsule, il a été exigé des établissements du Portugal la mise en place des nouveaux horaires dès janvier 2009, toujours en vertu de la lecture du même TD)


L'AEFE recommandait une utilisation particulière des 60h, ajoutant à la prise en charge des difficultés d'apprentissage, un appui linguistique et en cycle 3, une observation comparée des langues (nos doublettes pourraient entrer dans ce cadre, mais pas plus d'une demi-heure par semaine). L'administration en Espagne avait donc prévu de nous faire réfléchir sur le temps des concertations tout au long de l'année scolaire 2008-2009 sur les modalités de mise en place des nouveaux horaires, et sur la gestion de l'aide aux élèves en difficulté.


Mais, le décret nº 2008-775 définissait un total de 48h de travail hors-temps de classe pour les maîtres (24+18+6) alors que nous n'avions dans le calendrier scolaire 2008-2009 que 36 heures de concertation prévues: nous étions donc partis pour être hors la loi française en ce qui concernait le temps de concertation des enseignants...


Nous avons refusé une organisation qui nous obligerait à utiliser la 27ème heure dans le cadre des anciennes 36 heures de concertation pour réfléchir à l'organisation future. La 27ème heure était déjà saturée ! (projets, progressions et nouveaux programmes ingérables, organisation de l'année en cours, suivi des élèves, PPRE déjà à établir...)


Nous AVONS RÉCLAMÉ que soient dégagées les 12 heures de concertation supplémentaires sur le temps des élèves prévues par les textes en vigueur et que celles-ci soient utilisées précisément à la concertation portant sur le nouvel aménagement du temps des élèves et sur le temps de mise en place de l'aide aux élèves en difficulté (distribution des 60 h). Nous avons en fonction des proviseurs et des établissements obtenu la libération d'heures supplémentaires et remercions en particulier monsieur le Proviseur de Madrid d'avoir joué la carte du dialogue et de la transparence.


Les élèves du primaire réseau AEFE en Espagne auront donc tous, à partir de l'année scolaire 2009-2010, 26h de cours par semaine. Les modalités d'organisation horaire de la semaine sont cependant différentes selon les établissements et, comme à Barcelone ou à Madrid n'ont pas été sans heurts, les parents n'acceptant pas la libération de certains après-midi du vendredi (pourtant souvent, en France il n'y a plus que 4 jours par semaine et on aimerait bien les y voir !) ou étant tout bonnement contre la réforme: ce qu'au SNUipp on peut comprendre (la prise en charge de la difficulté par les maîtres généralistes sans moyens nouveaux est une fausse bonne solution), mais il faut qu'ils envoient courriers, pétitions en France car localement on n'y peut mais !


La prise en charge des difficultés se fera majoritairement dans les établissements dans le cadre des 26h et mobilisera les enseignants libérés sur le temps d'espagnol de leur classe. On est donc sur ce temps dans une logique "plus de maîtres que de classes" qui ne peut être que satisfaisante. La répartition des 48h de concertation sur l'année varie d'un établissement à un autre.


Mais le SNUipp Espagne émet d'ores et déjà les plus grandes réserves pour ce qui est du travail portant sur les élèves en lourde difficulté, qui existent dans nos établissements, en petit nombre certes, mais que l'administration refuse de voir. Si la remédiation sur la difficulté (qui existait déjà dans nos établissements) peut porter ses fruits sur des problèmes de lecture, langue, logique, mathématiques ponctuels, nous avons pu par le passé constater l'inefficacité des Projets Personnalisés de Réussite Educative établis sur des situations plus lourdes, face à des familles peu ou pas coopérantes et en l'absence de toute aide spécialisée scolaire...


Quant au "projet? d'enseignement plurilingue", avancé comme motif pour un fonctionnement sur 26 heures, le SNUipp Espagne continue à le chercher dans les établissements.

Et se demande sérieusement quelle est la rentabilité ou l'utilité en Espagne de l'anglais dès le CE2 qui est pris sur le temps... du français, alors que les élèves ont déjà l'espagnol, voire le catalan... Si le but est de parler britannique le plus tôt possible, il y a nous semble-t-il d'excellentes écoles anglaises à conseiller à nos chers parents (ah oui, c'est vrai, elles restent, en moyenne, plus chères...)







15/02/2008
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