Compte-rendu de la Rencontre avec l'IEN (9 avril 2014)
À notre demande, nous avons rencontré Mme Lamy Au Rousseau, IEN de la Péninsule, accompagnée, pendant une partie de l'entretien par le conseiller pédagogique, M. Arrondeau. Nos questions et remarques s'appuient sur les informations que les collègues nous ont fait remonter par mail ou lors des réunions d'information syndicale, ainsi que sur les celles recueillies auprès des correspondants SNUipp des différents établissements de la Péninsule, notamment lors de notre stage de formation syndicale en janvier.
Formation continue
Les problèmes rencontrés cette année dans les établissements (manque d'information sur les dates et les lieux des stages, communication de l'attribution des stages tardives...) sont dus à plusieurs facteurs :
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Les délais : la validation du PRF par l'Agence peut occasionner des aller-retours, il faut ensuite rechercher des formateurs.
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La plateforme : l'AEFE en a changé, elle n'était pas opérationnelle en début d'année, les directeurs n'étaient pas formés à ce nouvel outil qui centralise la gestion administrative, financière et pédagogique (formalisation des fiches de stage).
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N.B. Pour ouvrir le nouveau PRF, il faut que le plan annuel soit clôturé, donc que tous les stagiaires aient renvoyé leurs demandes de remboursement.
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Les dates : difficiles à caler, selon les calendriers, les possibilités des formateurs et les capacités d'accueil des sites. Il y a des imprévus (maladies, désistements) et des problème pour les formateurs des ESPE (nouveaux IUFM) qui dépendent des universités : les heures de stages effectués à l'étranger ne sont pas comptabilisés dans leurs heures de service. L'AEFE doit renégocier leurs interventions avec le MEN.
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N.B. Il y a eu moins de problèmes l'année dernière car les stages étaient assurés en plus grande partie par l'IEN et le conseiller pédagogique.
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Nous craignons fortement que les difficultés rencontrées cette année ne se reproduisent l'année prochaine... Nous redemanderons qu'un effort soit fait pour que les stages soient plus accessibles.
Nous avons aussi abordé l'offre de stages. Le peu de place implique que les formations au services des équipes. Nous avons rappelé qu'il y a aussi des besoins individuels, un stage ne permettant pas forcément d'être personne ressource. À chaque stage est remis un support pour transmettre aux collègues et faire le relai.
L'IEN a rappelé l'importance de la mise en place de la cellule de formation dans chaque établissement :
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recueil des vœux pour faire émerger les besoins et les priorités,
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attribution des stages à partir de critères pré-établis
Surcharge administrative : beaucoup de collègues se plaignent de la multiplication des mails professionnels (administratifs, pédagogiques...), des documents de la Péninsule toujours plus abondants,... Dans certains établissements, les directeurs font l'effort de reprendre les informations dans des notes récapitulatives, dans d'autres, les informations (enquêtes à remplir, délais à respecter, documents à remettre...) arrivent au compte-goutte, ou alors les notes de services sont aussi volumineuses que nombreuses.
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Sorties avec nuitée : le conseiller pédagogique précise qu'il est inutile d'ajouter le dossier pédagogique complet, le volet pédagogique vise la justification et la simplification, en ciblant les compétences dominantes (pas toutes), 1 à 2 pages suffisent ; la partie administrative peu sembler « lourde » mais est obligatoire...
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Enquêtes émanant de l'inspection (élèves en difficultés,doublette, …) : « pas pour embêter les enseignants » mais pour aider à la réflexion et montrer que les moyens alloués (par exemple les heures de langue) sont justifiées, en s'appuyant sur des données précises
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Documents préparatoires pour inspections de cycle : nous ne comprenons pas que les enseignants doivent remplir le document préparatoire à une inspection individuelle lorsqu'il s'agit d'une inspection d'équipe. Ce travail prend beaucoup de temps et vient s'ajouter à la préparation en équipe de cette évaluation. Pour l'IEN, cette réflexion pour chaque enseignant sur sa pratique individuelle est indispensable... Tous les documents sont lus et servent le compte-rendu. Cependant, cette modalité pourrait être revue.
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L'IEN demande aux directeurs de tenir un tableau de bord à jour qui leur permette de discuter avec leurs équipes et de ne pas être dans le ressenti, et donc logiquement, les directeurs ne doivent pas redemander ces informations qu'ils doivent recueillir au fur et à mesure (nombre de PPRE, projets pédagogiques en cours,...).
Dans au moins 5 établissements de la péninsule, la communication est très difficile entre les équipes et leur directeur. L'IEN est consciente de ces difficultés et travaille sur le pilotage des écoles, elle avait souhaité mettre en place un stage autour de la gestion d'équipe mais qui n'a pas été retenu.
La situation de plusieurs collègues nous préoccupe : nous avons connaissance de collègues en souffrance au travail, qui se sentent débordés par la demande administrative, qui ont l'impression de manquer de temps pour leur classe et leurs élèves. Bien souvent, ils ne se sentent pas soutenus par leurs directeurs et leur hiérarchie. Ces situations doivent être prises au sérieux car certains se retrouvent en arrêt maladie.
L'IEN entend nos préoccupations mais pense que les collègues doivent aussi abandonner certaines habitudes, transformer leur manière de travailler, éviter les tâches qui font doublon (ou « mille-feuille »), ce qui allègerait leur travail. Elle considère qu'ils doivent revoir leurs écrits professionnels (point très faible sur la zone) : les niveaux de maitrise remplaçant les progressions de cycle, pour l'année, il suffirait de construire des unités d'apprentissage.
Nous faisons remarquer que la plupart des niveaux de maitrise construits il y a deux ans sont inutilisables en l'état. Par ailleurs, les collègues manquent d'outils, de références, d'aide. Des équipes ont refait des niveaux de maîtrise, mais ils ne peuvent pas être publiés sur RAPEFEP car ils devraient être validés et cela n'est pas possible (sic). Une solution de mutualisation est recherchée, un administrateur (stagiaire?) est envisagé.
D'autre part, les groupes de progrès entrainent une surcharge de travail qui pouvait se comprendre au début mais qui ne passe pas. Conséquences : des collègues sortent du dispositif. Enfin, il y a de grandes inquiétude quant à la gestion de la classe avec la crainte de voire éclater son unité, sa structure.
L'objectif de l'IEN est d'aider les enseignants à rentrer dans la logique de « l'acquisition progressive des compétences ». Les groupes de progrès ne sont qu'une modalité de travail, on peut le mettre en place autrement, voire seul dans sa classe.
MADRID
La Proviseur du Lycée de Madrid a réorganisé la direction du primaire et nommé (sans appel à candidature) une des coordinatrices pédagogiques qui fera fonction de directrice au cycle 1 (décharge complète pour 21 classes).
Plusieurs scénarios ont été envisagés pour réorganiser la direction sur le site de Conde au LFM : la Proviseur a finalement décidé d'une direction par cycle, dans le but d'officialiser le 3ème poste de directeur en vue d'une demande d'un poste d'expatrié. L'IEN souhaite que cette nouvelle réorganisation apporte davantage de sérénité au sein de l'équipe. Elle a entendu les inquiétudes des enseignants au dernier conseil d'école et sera vigilante pour que les directeurs assurent les tâches qui leur incombent.
Comme pour la réorganisation de la direction, le choix de la nomination de la collègue a été arrêté par la Proviseure, avec la validation pédagogique de l'IEN.
Nous regrettons que l'ensemble des collègues qui auraient pu souhaiter postuler n'aient même pas été informés de cette candidature. Nous restons très préoccupés par la gestion et la direction des cycles au LFM, car malgré nos alertes, ce sont les enseignants qui subissent en premier lieu les problèmes que l'administration ne semble pas vouloir régler.
Aurélie Lambot & Pierre Brezot